• Fiction Valentine.. chapitre 1

    Ce matin-là, rien ne me prédisait de le voir. Je m'habillais, comme chaque matin, hâtivement, pour aller au travail. Une journée de plus durant laquelle je serais encore et toujours cloîtrée dans mon bureau, face à cet écran, noyée dans mes papiers, mes notes, mes pense-bête et autres bases de données. Une journée où je n'aurai que pour seul interlocuteur mon coursier, qui viendra me réclamer chèques et autres papiers à livrer en urgence.

    J'enfilais un jean, un pull chaud, ma veste, et une écharpe, histoire d'être certaine de ne pas m'amouracher d'un microbe de passage.

    Aucune lingerie affriolante, juste un string blanc, pas de soutien gorge, un petit air de liberté intérieure, pas d'étouffe-poitrine.

    Il m'appelle. Je reste insensible. Il est devenu insipide. Il veut me voir. Je ne sais plus l'objet de mon vouloir. Il insiste. je m'incline.

    Ma journée a été longue, non pas que je m'impatientais de le revoir, mais que le froid des murs et le vide qui occupait l'espace allongeaient le temps et figeaient l'aiguille de l'horloge.

    Je n'ai pas le temps de me refaire, ni de me raffraîchir. Je prends le volant et me dirige vers lui, vers le point de nos retrouvailles.

    Il est là, droit, les mains croisés, sa veste habillée par une écharpe qui tombe de parts et d'autres de son cou. Il ne l'enroule jamais, elle reste juste là, posée sur ses épaules, chose qui me rappelle toujours un style assez british et qui me laisse afficher un léger sourire. Son jean est parsemé de trous, de déchirures, un paradoxe total avec sa coiffure et son allure chics.

    Il est tout sourire, tout miel. Je laisse ma voiture sur le bord de la route, je monte dans la sienne. Il ne m'intimide pas mais pourtant à chaque fois que je me retrouve à moins de deux mètres de lui, un malaise excitant me prend et ma maladresse chronique fait son apparition; ma bouche n'obéit pas à ce que lui dicte mon cerveau, ma répartie habituelle se transforme en un léger bégaiement ponctué de carences de vocabulaire.

    Il est vrai que quoi que j'en dise, Il me grise, il m'attire, il m'excite. Il éveille en moi des envies insoupçonnées, celles que je refoule inconsciemment le reste de ma journée.

    Il ne peut s'empêcher sur le trajet de faire des allusions, des jeux de mots médiocres, juste pour m'observer, scruter mes réactions, définir mes envies, le fond de mes pensées.

    J'ai envie qu'il me touche, qu'il lève sa  main de son volant et qu'il la dépose doucement sur ma jambe, qu'il effleure ma peau, mais il n'en fait rien.

    Il s'arrête devant la maison. Nous sommes arrivés. Je n'arrive pas à ouvrir la portière, elle est verrouillée. Je m'obstine. Il sourit, se penche vers moi, plonge son regard dans mes yeux. Je palpite, j'ai envie, je le désire, je vois ses lèvres, je les imagine parcourir ma peau, explorer mon corps. Il ouvre la portière. Je descends.

    La maison est spacieuse, éclairée par quelques lampes éparses dans les coins de la pièce. Des plantes vertes, des tableaux, des bougies. Trois beaux canapés bruns trônaient au milieu du salon, ils me tendaient les bras, m'asseoir minimiserait mon taux de maladresses.

    Je prends place, il s'approche et me propose un verre de vin. Je fais signe de la tête, peut-être avec un peu trop d'enthousiasme. Il était dans la cuisine pendant que je m'interrogeais : "il me prend pour une alcoolo, dis?"

    On trinque, j'avale une gorgée, et toussote lorsqu'il s'assied tout près de moi. Trois canapés ne sont pas suffisants pour deux personnes, il a fallu qu'il se mette là, tout contre moi. Je sens son souffle sur ma nuque, il parle, doucement, me demande si je connais le morceau de musique qui passe.

    Je ne l'entends plus, mon coeur bat trop fort, il couvre sa voix. Je sais qu'il sait, nous savons, nous voulons.

    Il pose son verre, laisse glisser sa main sur mon dos, puis la laisse remonter sur ma peau, elle se fraie un chemin sous mes vêtements. Il s'arrête un instant lorsqu'il découvre que l'étouffe poitrine est resté chez moi, prend mon visage, me regarde, souriant, signifiant. "j'ai envie de toi", je le lis dans ses yeux, sa main continue à parcourir mon dos, il se délecte, pose ses lèvres sur mon épaule, tire mon pull avec ses dents.

    Je me lève, comme si d'un seul coup toute ma pudeur avait disparue. J'ai chaud, il fait chaud dans cette pièce, je ne peux plus supporter la laine qui me couvre. Je l'enlève, doucement, mais sûrement.

    Il a toujours ce sourire sur ses lèvres, mais je le découvre avec un regard différent, plus beau, plus séduisant. Je crois qu'il aime ce qu'il voit. Il s'arrête, regarde mes seins, il se lève et les prend dans ses mains. il caresse, doucement, les touche comme des objets fragiles.

    Il enlève sa veste et reprend sa place sur son canapé, m'observe, me caresse des yeux.

    Je m'approche, m'assieds à califourchon sur ses jambes, et lui tiens fermement ses poignets. J'effleurais ses lèvres avec les miennes, je l'embrassais sur son visage, l'empêchais d'agir. Il était mien, je voulais lui donner des plaisirs tendres mais fous, faire de son corps l'objet de mes fantasmes, sentir son souffle s'accélérer.

    Mes têtons effleuraient sa chemise, je sentais le feu envahir mon ventre.

     

     


  • Commentaires

    1
    Jeudi 16 Février 2006 à 01:26
    belle photo
    par contre je n'ai pas la force de lire => naze à cette heure ci, mais je repasserais ;)
    2
    Jeudi 16 Février 2006 à 13:16
    envie...manque...
    je n'aurais pas dû lire... trop de beaux souvenirs qui remontent à la surface. trop envie de sentir le feu envahir mon ventre... elle est pas juste la vie
    3
    Jeudi 16 Février 2006 à 13:49
    Aletante...
    La photo est très belle... L texte... Tout comme onetek, j'aurai pas du le lire... Souvenirs, envie, désir, besoins..."Il est vrai que quoi que j'en dise, Il me grise, il m'attire, il m'excite. Il éveille en moi des envies insoupçonnées, celles que je refoule inconsciemment le reste de ma journée." C'est le point de non retour chez moi... Si j'en ai envie, je fonce, tête baissée svt... saiga, c'est super bien écrit... Et pour une entrée en matière...
    4
    Jeudi 16 Février 2006 à 15:11
    Hopper, à l’aide !
    N’ayant obtenu aucune réponse de ta part, je réitère ma proposition : http://www.artic.edu/artaccess/AA_Modern/pages/MOD_7_lg.shtml
    5
    dima
    Jeudi 16 Février 2006 à 16:32
    Vécu entier ou morceaux épars de différents vécus ? surement puisque la narration est réalité... ;)
    Le texte, rien que le texte je léve la main droite et je dis : je ne jure point ;) Le summum de ton phrasé, selon ma modeste lecture, est : "...Je sais qu'il sait, nous savons, nous voulons." Tout y est résumé dans ces quelques mots simples et limpides. Du coup de fil initial jusqu'à la première caresse mutuelle. je souhaiterais mettre un bémol quand meme, en tant qu'élément de la gente masculine et non moins jaloux prétendant devant l'éternel :), au comportement masculin érotico-charnel présent dans ton écrit ; Dans la voiture, des moments de prise de contact doux et désirés physiques ont échappé à sa bienveillance qui t'est naturellement et sentimentalement apportée, ce bisou furtif et volé, cette main hésitante se posant sur ta jambe... (dommage, aurais-je la tentation de dire). L'initiative corporelle est toujours tienne, on dirait qu'il est moins entreprenant ou intimidé par ce qui lui arrive (cette douce tempete nommée saiga qui en fait des ravages ;)). Maintenant qu'on a eu droit au grand jeu genre se mettre à califourchon sur ses genoux et le maitriser afin de dévorer avec modération ta proie, pourra-t'on espérer que la totale de tes secrets d'alcove sans aucun tabou sera présente dans le prochain épisode ? Je parie déjà que sa langue n'a jamais été enfouie dans ton etre :) Aura-t'on le privilége de lire tes mots décrivant les différentes positions du Kamasutra vécues ? PS: Entrée en matière ou Je vous raconte une histoire ? Merci mon artiste préférée...
    6
    Samedi 18 Février 2006 à 20:44
    la fiction donne des ailes.. et les reprend aussi sec en plein vol!!
    Agnese> pas de souci.. une platée de bolognaises et c'est reparti;) Onetek> tu déconnes.. lis, relis, et laisse le feu prendre ton estomac.. t'as besoin de personne pour ça..mais bon c'est vrai que des fois.. elle est pas juste la vie.. Bsima> tu as bien raison, être pulsionnel peut être interprété de travers, mais tu es maître de ta vie.. profite ma belle! Archibald> m'en voudrais-tu si je te disais.. cette oeuvre ne me grise pas des masses.. mais je suis certaine que dans son oeuvre se trouvent quelques bijoux.. laisse moi creuser sur l'artiste! Dima> bien vu !! à la base le thème était "je vous raconte une histoire".. mais "entrée en matière" s'y prête bien aussi.. le deuxième épisode dépendra de mon humeur.. je ne l'anticipe pas.. une fois devant la page blanche de l'écran, je laisse mes doigts retranscrire pas à pas mon imaginaire.. les images qui se posent dans ma tête.. (le vécu influence forcément la narration)Bzz
    7
    Samedi 18 Février 2006 à 22:03
    .
    @ Saïga : C’était une invitation !
    8
    dima
    Samedi 18 Février 2006 à 23:51
    Une entrée en matière ? pourquoi pas du moment que c'est une...
    entrée en matiére propre à l'histoire mais j'ai pensé en tant que l'un des fidéles lecteurs de ton blog que cela relevait de 'je vous raconte une histoire'... J'ai aimé et adoré tes mots. Bises à toi mon artiste préférée. PS: Si un jour, j'avais à t'inviter je ne choisirais pas des chemins sinueux et tortueux, vu que tu es quelqu'un de subtile, directe et qui comprend au quart de tour. Et tu as amplement raison quant au Vécu forcément influent sur la narration ;)
    9
    Dimanche 19 Février 2006 à 23:18
    ..
    archibald> développe ton invitation..!! Dima> tu as vu juste.. ct bien ça le thème initial, juste une mauvaise manip'.. bises à mon lecteur préféré! ;)
    10
    Dimanche 19 Février 2006 à 23:44
    .
    Je ne t’en dirais plus qu’à condition que tu sois la seule à me lire ! Ecris-moi à l’adresse suivante : archibald_tuttle@caramail.com
    11
    dima
    Lundi 20 Février 2006 à 00:51
    Je tacherais de te lire-relire...
    et pourquoi pas t'écrire à condition que mon coeur daigne me dicter les mots ;) Parfois la vérité spontanée n'est pas systématique... PS: dans les liens-URL de tes visiteurs, il est indiqué des adresses bidons et je me demande pourquoi on remplit ce champ "Url" par n'importe quoi au lieu de le laisser vide mais bon cela doit etre virtuellement infantile... et je trouve cela bien dommage !
    12
    naj
    Mercredi 22 Février 2006 à 10:44
    aaa77777
    hehehe j'ai retenu mon souffle ma ptite saiga..je ne suis qu'une ame trop sensible pour ce monde :p plein de bises
    13
    Mercredi 22 Février 2006 à 15:55
    Un bisou à Najou!!
    ta sensibilité fait de toi cette personne si particulière.. heureuse de te lire!! Bzzz
    14
    Vendredi 24 Février 2006 à 03:38
    Sensibilité
    il es 02h27...la photo sur ce post m'intrigue...je vois que le texte est trop long vue que j'ai vraiment envi de dormir, je décent pour voir le post précédent...grrrr, la photo est dégoûtante alors je remonte pour lire un bout du premier poste(juste un bout j'ai pas la force de tous lire)...une fois sur la première ligne j'ai pas pu m'empêché de tous lire...la façon d'ont tous ça est décris ma mis la chair de poule, c’est beau…cette sensibilité ma vraiment séduit (même si j'ai des convictions religieuses qui sont contre tous ce qui cé dis (alcol+sex )).. J’aimerai bien savoir si tous cela est de la réalité ou bien de l’imaginaire ?????
    15
    Lundi 27 Février 2006 à 16:22
    Toujours jeter un oeil à la thématique..
    Travis> c'est de la fiction, pour cette fois-ci. heureuse de savoir que malgré tes convictions religieuses tu aies apprécié le texte. Au plaisir!
    16
    HANNIBAL
    Lundi 20 Mars 2006 à 14:03
    Compliments
    Bonjour!! Moi Hannibal, en tant que guerrier infatigable,je te remercie pour tous tes exploits. J'adore tes jarretelles, tes seins et tes petites culottes blanches. Ecris-moi à mon e-mail Ton Hannibal
    17
    Lundi 10 Avril 2006 à 12:03
    L'age d'or de l'Eros islamique... Très Très intéressant A lire !
    Saiga, Bon début de semaine et Bonne lecture.
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    18
    zinho
    Mercredi 19 Juillet 2006 à 19:07
    je me demande
    bjr:je me demande est-ce c'est un reve reel ou c'est une douce verité bisous moi je suis un petit poete vendeur d emots(sourire) a toi il est minuit la nuit se noye dans ton sommeil arc-en-ciel mille nuit une pensée
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