• je préfère être dans ma peau que dans la sienne...

    la semaine dernière, comme à mon habitude, fatiguée d'une longue journée, je traîne mes doigts trankilou sur ma télécommande, en quête d'une berceuse vidéographique, un petit film, une petite sitcom, une petite émission,..

    Mais ma main ne répond plus lorsque mes yeux en ont pris le pouvoir, abasourdis par ce qu'ils voyaient..

    Le film venait à peine de commencer, et déjà il captait toute mon attention, je ne pouvais pas y échapper, fallait que je le regarde jusqu'au bout. Loin déjà était la vision idyllique de la berceuse, place à l'ouverture maximale de mes deux pupilles, devant un long métrage sublime..

    Attention, je dois avant tout définir le vrai sens du mot "sublime". Il a été trop banalement utilisé, ou catégorifié parmi tous ces termes appartenant à l'échelle du beau.. si je vous posais la question.. "qu'est-ce que le sublime?"

    oui, vous me répondez un truc sensiblement proche de "très beau, extrêmement beau,.."

    eh bien il y a d ça de nombreux siècles les philosophes se sont disputés le monopole de la vérité. Mais le sublime définit pour moi (et pour Platon en l'occurence!! ;)) ce sentiment indéfinissable, cette sensation terriblement bizarre, mélangeant paradoxalement attraction et répulsion, envie et dégoût, adoration et mépris. Etre sublimée signifie être choqué, subir une commotion, un choc. C'est infiniment plus intense qu'une simple délectation esthétique.

    "Dans ma peau" m'a sublimée..

    Une femme, jeune et jolie, carriériste, en pleine ascension professionnelle, avec, en guise de compagnon de vie, un homme délicieux, attentionné, aimant, généreux.

    Suite à une blessure accidentelle, cette femme se retrouve plongée dans le rite de l'automutilation.

    "entrer dans la peau d'un personnage" , une expression si parfaitement appropriée à cette oeuvre.

    Une écriture avec le corps sur le corps, plus qu'une peinture, où peut-être une peinture, l'écran se disperse entre palette et toile, le coup de couteau vaut bien le coup de pinceau.

    La mutilation n'est que le point de départ d'une dépendance au sang, à la chair. Elle se mutile, oui, mais elle découvre le plaisir de se faire l'amour autrement que par le sexe. Elle se mange, se croque, se suce le sang. Elle fait de sa peau de vrais morceaux de souvenirs, tannant et séchant des fragments de sa peau.

    C'est un corps vivant qui se déplace parmi des corps morts, purs simulacres, sans substance et sans poids. C'est une protestation contre la catastrophe esthétique, contre le marché qui nivelle, efface, formate.

    Une protestation violente, marquante, perturbante.

    Je ne sais pas si j'ai aimé voir ce film, je ne sais pas si je vous le recommande..

    AINSI SOIT LE SUBLIME

    dans ma peau


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  • ".. d'écrire un peu, de vider cette panse, ces tripes, ce trop plein de graisse, de chair, de kilos lourds, pendants et collants.

    Je sors de mon bain, éreintée, fatiguée, pesée, je me traîne jusqu'à ma chambre, et me hisse jusqu'à mon lit. J'ai pris la télécommande, difficilement, prudemment, et j'ai glissé, je me suis affalée, écroulée, éparpillée sur le carrelage. Je ne pouvais plus bouger, la nuit me paraissait satanique, infernale, cet instant épouvantable et pourtant si commun de solitude intense et de retrouvailles suicidaires avec soi. Juste ma voix intérieure qui me fredonne sèchement ces quelques mots, ces quelques syllabes crachées sur la table, elle me raconte que "tu n'es qu'une merde horrible et repoussante", elle me prend par le bras, me remue le ventre flasque, souffle dans mon oreille, je crie pour ne rien entendre, elle me parle à moi, à personne d'autre, elle est là, dans le lit, je ne la vois pas mais la sens enfoncer ce poignard dans mon corps, m'éventrer et faire de moi un amas de viande, faire partie de mon enfer.

    J'en suis sûre, ce soir, comme beaucoup de soirs, je vis un cauchemar.."


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  • .. une chose est sûre ces derniers jours je ne peux plus me plaindre d'avoir du temps à revendre, je ne peux plus m'éterniser dans mes chouinements de jeune femme ésseulée, sans amis, et tout et tout..

    Je bosse, pour ne pas dire trimer, je bouge, pour ne pas dire courir, je stresse, pour ne pas dire se ronger les sangs jusqu'à provoquer des pertes d'appétit et des hausses de consommation de nicotine..

    En bref une vie trépidante, comme j'aime, une angoisse mère d'une adrénaline certaine, comme j'aime, un sentiment proche de la fierté et de la satisfaction personnelle au vu du travail accompli, comme j'aime..

    Mais une chose est sûre, je découvre des choses stupéfiantes, étonnantes, inédites..

    la semaine dernière je me trouvais en pleine négociation pour un contrat, quand mon interlocuteur, heureux et réjoui par notre "accord", me répond : "barak allah ou fik a chrifa.."............!!!!!!!! A CHRIFA???

    bon, ok, ce Monsieur ne m'a connu qu'au travers du combiné téléphonique, mais quand même.. je trouve ça énorme qu'on me réponde ça du haut de mes 23 petites années..

    Après tout, c'est plus un signe de respect que de politesse vis-à-vis du troisième âge.. enfin, je crois..

    S'en est suivi la sensation bizarre mêlant fierté et moquerie.. c'est bon de se sentir respectée (même crainte pour ce cas précis!!), mais ça m'a fait me sentir vieille, ou du moins ça m'a fait cogiter sur mon timbre de voix.. "j'aurai une voix de vieille??"


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  • .. ce blog me fait des misères.. je ne reçois aucun mail, le compteur s'est arrêté de fonctionner, les commentaires se font plus rares (non, ça c'est pas un bug..!).. bref, une chose est certaine, les mails ne me parviennent pas!!

    autre point, une absence de la blogosphère non désirée mais momentanée.. le temps de mettre un boulot sur les rails, et de reprendre un train de vie normal..

    bon surf à tous, et à toutes!!


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  • Aucune envie de faire dans les formes, de mettre une belle image pour accompagner les mots, juste un cri, un texte, des phrases, pas assez perméables pour contenir tout ce que je voudrais qu'elles contiennent.

    Ce soir j'ai la mort dans l'âme, une envie de crier, parce que trop dur est le clash qui m'est arrivé cette nuit.

    Il n'y a pas plus douloureux que les tensions, les débordements, quand ça touche nos proches, notre sang, notre chair.

    J'ai mal, mal de voir que parfois les discussions deviennent des monologues débordants de colère, que l'écoute ne se fait que d'un sens, et que des déchirures aussi larges puissent provenir de motifs aussi petits.

    Ma famille ne lit pas mon blog, mais si ils me lisaient, j'aurai aimé leur faire lire que je les aime tous, même lui, oui, lui l'auteur du monologue, qu'il se trompe, qu'il a grande allure, une place infinie dans mon coeur et dans ma vie, et que énorme est pour moi la déception de le savoir imaginer de telles horreurs se passer dans mes pensées, dans nos pensées.

    L'orgueil d'admettre d'avoir parfois tort, par fierté, cracher une insulte derrière une autre au lieu de tenter de l'effacer par des mots plus appropriés, l'amour-propre surdimensionné, virant à l'état de paranoïas passagères.

    Mais que voulez-vous, la famille tient une place de choix dans ma vie, et une fois de plus j'attendrais, je pardonnerais sans qu'on me l'ai demandé, parce qu'il ne me le demandera jamais.. fierté oblige.


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