• the sun is back

    Le ciel refait des siennes en ce samedi.. La pluie nous faisait l'honneur de tomber ce matin encore, elle m'a bercée cette nuit en flaquant sur mon toit et mes fenêtres, elle ébruitait le silence de la nuit sombre et muette. Elle murmurait secrètement une petite histoire à mon oreille, me donnant toute son attention, me confiant tous les secrets de ce monde humide et criant.

    Cette même pluie m'a bordé jusque tard dans la nuit, sans se lasser de mes murs, à croire qu'elle ne tombait que sur ma maison, seulement sur la parcelle de toit de ma seule chambre. Elle concentrait toute son énergie sur cet univers si commun mais si personnel qu'est le mien.

    Elle a mené sa sérénade jusque dans mon sommeil, ressuscitant des rêves enfouis, lointains et insoupçonnés. La pluie s'est transformée dans mes songes en une flaque, de plus en plus vaste, de plus en plus ardente, elle est devenue mer, puis océan, se déchaînant progressivement, gonflant les vagues, mères d'une écume blanche et maculée. Une succession de vagues qui déferlent tendrement dans ma tête, puis se matérialisent devant mes yeux.

    Il me prend la main, se plonge dans mes pupilles submergées par ce sentiment de vide, de néant, que la brume de l'air marin innonde de larmes.

    Il m'emmène, au loin, loin de cet univers aveuglant de lumière, une lumière solaire qui paraît plus artificielle qu'un éclair de néon, un vrai stroboscope à la taille de notre monde. Tout n'est qu'artifice, paillettes, subterfuges. Ce stroboscope même qui n'a pas besoin de miroir pour nous faire miroiter monts et merveilles.

    La raison n'a pas de raison, la raison nous rend cohérents, réalistes, pragmatiques. Tout s'éclaire, le vrai se dévoile, enlève ses voiles, on a envie de prendre les voiles. Des voiles qui nous mènent droit sur le cap de Naguère, Jadis, Autrefois.

    L'enfance, la tendre et douce enfance. Celle de la candeur, la douceur, les friandises et la chaleur. Encore plus loin, celle dont on ne croît pas se souvenir, mais que notre mémoire refoule, et dénonce le manque par d'autres moyens.

    Placenta, chaud et lisse, innondant, et nourrissant. Sécurité, échos, sons, attente sans impatience, lente contemplation, jouissive, juteuse, jubilatoire.

    Le soleil est revenu, la torture cérébrale avec.

    Nous sommes des adultes.


  • Commentaires

    1
    dima
    Samedi 7 Janvier 2006 à 19:49
    Rencontre, Amour, Fruit d'amour, Embryon, Foetus, Bébé, Enfant, Adolescent, Adulte (enfant sage) et il pleut toujours sur nos toits intimes... A vos parapluies !
    Il y a comme qui dit que Saiga n'a pas réussi à couper le cordon ombilical ;) Jadis nous fumes Aujourd'hui nous sommes et Demain nous serons toujours des enfants sages ou Adultes si tu préféres... Un Très beau texte et laisses toujours ton coeur parler à la place de ta plume. Merci :)
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    2
    Dimanche 8 Janvier 2006 à 16:11
    Je n'arrive pas..
    .. à le couper, il est vrai! ma plume et mon coeur sont manifestement indissociables.. signé une éternelle enfant.. BZZZZ
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